Changement radical pour réduire la déforestation en RDC

En République démocratique du Congo (RDC), une concurrence prévaut depuis des décennies entre la sécurité alimentaire et la conservation des forêts, avec une prépondérance de cette dernière. Mais l'inquiétude suscitée par la perte de forêts dans le pays augmente, de pair avec les prévisions relatives à une croissance de plus en plus forte de la population et de la production agricole.

Depuis une trentaine d'années, diverses variantes de l’approche de conservation et de développement intégrée (CDI) dominent la conservation des forêts. La CDI se présente comme une solution gagnant-gagnant, mais ses objectifs de conservation reflètent d'avantage les priorités nationales et mondiales d’acteurs puissants et elle n'a été expérimentée dans des milliers de sites de conservation à travers le monde qu'avec un succès limité.

Les approches actuelles en matière de conservation des forêts en RDC, notamment celle qui vise à déplacer, à remplacer et à intensifier le système agricole (désignée par l'acronyme DRI), semblent similaires, mais à plus grande échelle. Notre analyse montre que la DRI n'est pas assez réaliste (car présupposant une gouvernance beaucoup trop forte par rapport à celle qui prévaut) et est contraire à l'éthique (car entraînant d'importants impacts sociaux négatifs sur une partie des populations les plus pauvres).

Ce document d'information soutient qu'une approche de « gestion des compromis » basée sur l'implication effective d'un plus grand éventail de parties prenantes – notamment, des petits exploitants agricoles - est nécessaire. Celle-ci devra considérer la production alimentaire comme un objectif légitime au côté de la conservation et ouvrir la voie à un changement véritablement transformationnel, capable de réduire le déboisement.