Changements climatiques, stratégies d’adaptation et mobilités. Evidence à partir de quatre sites au Sénégal
Au Sénégal, la migration représente depuis longtemps un moyen stratégique d’échapper à la pauvreté et une source de revenus pour les ménages. Ce rapport décrit comment les effets du changement climatique accroissent une mobilité déjà élevée. L’analyse porte sur les perceptions des populations locales face au changement environnemental, socio économique et culturel dans quatre sites divers : Ourossogui, une ville en plein essor où les envois de fonds d’émigrés internationaux ont remplacé le rôle primordial de l'agriculture dans l’économie locale ; Nguèye Nguèye, village au cœur du Bassin arachidier, où la migration temporaire et la diversification des revenus prennent de plus en plus d’ampleur ; Gandiole, centre horticole autrefois prospère, compromis aujourd’hui par l’infrastructure conçue pour affronter les inondations récurrentes dans la ville voisine, Saint-Louis. Enfin, le Delta du fleuve du Sénégal, zone migratoire ayant une agriculture irriguée florissante. Le point commun de ces quatre sites consiste dans le fait que la mobilité, sans doute conditionnée par les changements environnementaux, est aussi une conséquence de transformations bien plus complexes pouvant porter à une polarisation sociale accrue. Toutefois, les politiques nationales et régionales et toute initiative visant à favoriser l’adaptation au changement climatique, ne semblent pas saisir l’importance de la migration.
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